Conteur Admin
Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010
| Sujet: Bribes du Nuage Ven 12 Nov - 2:23 | |
| Big poison from the Big Poisoned :
Juste pour vous, mes amis, je suis allé faire un tour dans le Midwest. Vous savez, là où se trouvaient auparavant le fleuron de notre agriculture, là où poussait à l'état naturel des vastes étendues de Prairies ondoyantes comme des mers de vert et d'or, parcourues à l'occasion des quelques troupeaux de bisons encore en vie.
Je suis allé dans cette région dont les photographies d'autrefois nous renvoient une petite image de paradis paisible où l'on s'endormirait volontiers pour faire un petit somme avant de prendre la route.
Eh bien vous pouvez oublier ce genre d'image. Vous n'ignorez pas que la région est maintenant en majorité dominée, comme bien d'autres, par les Eglises diverses et variées qui se plaisent à faire payer et copuler leur ouailles pour le plus grand salut de l'Humanité. Mon propos n'est pas de parler des pratiques de lobotomies à grande échelle pratiquée sur des individus déjà, hélas, le plus souvent, privé des capacités cérébrales qui nous font normalement honneur, grâce à un lent processus de sélection naturelle commencée dès la création de notre beau pays. Pourtant il y aurait beaucoup à dire.
Non, je suis là pour vous parler de réserves aquifères. ça vous la coupe hein ? Non, c'est pas un gros mot, mes détracteurs seront contents, je suis presque sobre en écrivant. En fait, UNE réserve aquifère, gigantesque, énorme, qui irriguait tout cet énorme morceau de terre que constituent les Etats du Centre. Une mer souterraine qui a permis de faire ces énormes cercles de cultures qu'on pouvait voir en avion comme autant d'aberrations extraterrestres. Et bien cette mer est maintenant plus polluée que le liquide cérébro-spinal de mon éminent confrère Rupert Greenwood, sous l'effet d'une surexploitation et de décennies d'injections d'engrais et autres produits que personne de censé ne mettrait normalement dans son assiette ou dans son bain. Sans parler de quelques accidents nucléaires.
Ce qui était autrefois l'orgueil de nos campagnes n'est qu'une vaste terres de désolations, où une végétation rachitique et mutée lutte péniblement pour survivre. Les habitants eux-mêmes doivent subir les contrecoups d'une eau polluée et d'une terre stérile. Les oasis de verdures rarissimes, de beautés naturelles, bref d'une normalité devenues anormales existent encore, mais pour combien de temps ?
Je contemple les vastes étendues, et je pense aux mers de verts et d'ors qui ondoyaient là où ne git que la poussière, je pense aux bisons qui paissaient dans les réserves naturelles, là où ne paissent plus que quelques vaches squelettiques, je pense à tout cela avant de retrouver mon confortable foyer de New-Haven, et je finis par comprendre, en fin de compte, pourquoi ses habitants se retrouvent dans des églises pour entamer des cantiques en troupeaux denses.
Dans les églises, on ne voit pas l'extérieur.
On ne voit pas les anciennes Prairies. J. Hunter Babylone, Nebraska, été 2044. | |
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