Nom : Marion Sherfeld
Enfance : Ne tapons pas dans l'orphelin. Origines modestes cependant, voire très modestes. A pu naitre dans une famille métisse : Indienne et gitane, disposant d'une habitation très modeste en bordure de voie ferrée, dans le centre des états-unis. On the route 66 ? La grande pauvreté de ses parents auront sans doute poussé les autorités fédérales à le placer en foyer, aux alentours de ses dix ans. Là, son nom sera changé pour quelque chose de plus civilisé. Il y mènera des études moyenne au mieux et ne trouvera de réel intérêt que dans l'étude de ses camarades et les moeurs de ce monde étrange. Ainsi que, près de sept ans plus tard, dans les bases des prévision et des probabilités qui lui rappelaient le poker pratiqué depuis trois ans déjà dans les chambres obscures de l'internat. Ce qui ne lui permet cependant pas de passer dans l'année supérieure. L'échec sera le dernier de sa période scolaire : Libre de droits, il quitte ce foyer et s'en va sur les routes. Il y vit alors de quelques jeux clandestins, la plupart à base de cartes. Et de quelques menus larcins. Parfois, il fait la manche, jouant de prestidigitation pour accroitre le spectacle et ses revenus.
Il se met en route vers Vegas où il découvre le monde des professionnel. Et a le bon sens de s'arrêter sans plus un sous en poche, mais sans dettes non plus. Et se fait engager comme croupier quelques mois durant, fort de son habilité manuelle et d'un don restant de son lycée et sans cesse travaillé : Reconnaitre ceux qui peuvent être poussé au vice. A continuer envers et contre tout. A savoir quand leur accorder une maigre victoire pour parachever leur chute.
Son habilité devient telle qu'il commence à acquérir quelques succès en tant que joueur, lors de ses heures libres. Et joue. Et joue. Et joue. Son record, à cette période, fut selon lui de 167 320$. Le lendemain, il n'en restait que 91540. Une semaine plus tard, il était en dette avant de se refaire dans le mois.
Jusqu'au jour ou, sur une grosse partie, il dû payer bien plus qu'il ne l'aurais pu. Et dû compenser sa dette par d'autres moyens. Un revendeur de bijoux devait passer en ville. Il devait repartir sans.
Le ton était donné.
Et peu formé au monte-en-l'air, il se résolu à l'approcher. Le plumer au jeu. Le convaincre de jouer ses bijoux.
L'homme dépouillé perdait son âme. Et au soir de piquette, au fond du bar et entouré de blondes, réflexion lui vint sur son or et ses gains. Le bijoutier, la soixantaine, en fin de parcours, en vint à son autobiographie et son bilan personnel. Vivant sans but et pour les sous, le voilà qui avait tout perdu. (Ils n'ont plus rien à per-dre. Ils ont déjà tout perdu). Le voilà sans vie ni raison. Le voilà aux limbes des larmes. Le voilà qui troque son rail usuel par une pipe orientale, sorti d'un écrin de velours soigneusement dissimulé. Dernier recours des soirs de pluie, lorsque parfois sa terre lui manque.
Il partait le lendemain, sur les routes, aux hasards du déserts, se disant sans but, se confiant au hasard.
Sa dette était payée. Mais dans son for, il pleurait. Où était son destin ? A près de 25 ans, il n'avait pas de vie. Il survivait les jours, au hasard. Sans but. Sans départ.
Il pris la route, une vieille pontiac verte bordée de lignes rouges. Reparti vers le sable. Vers la campagne. Vers sa voie ferrée. Ses parents n'y étaient plus. Un vieux rebouteux en revanche y exerçait toujours. Il lui enseigna son histoire. Celle de ses parents de de leurs origines. Des croyances animistes, de la vie de toute chose, des trames du destins. La lecture des cartes et osselets, les routes du peyotl.
Et de ce destin, il refit sa vie. Ne pouvant voir le sien, il cherche celui des autres. Plus intéressant encore que leur comportement. Leur vie, leur présent, leur futur.
Sur les chemins, reprenant son vrai nom, il se mit à prédire. Vendant la bonne-aventure. Et tentant d'aider chacun, à se connaitre, à s'orienter, à se protéger.
Il fit quelques émules et fut un peu suivi. Certains de ses disciples voulaient à leur tour s'engager sur les chemins transcendants de la fumée. Mais il préférait suivre seul sa voie.
Lors de ses séances, il fini par devoir, croyant protéger ses ouailles, leur mentir sur ses propres visions. Il découvrit ce faisant qu'alors qu'en général, il se trompait rarement, que lorsqu'il leur mentait, le destin prévu se détournait un peu vers ses mensonges. Et prenant de l'expérience, il appris à bien mentir, fini par vraiment voir que ces prédictions avaient un vrai impact et détournaient les gens vers une réalisation partielles.
Il appris à mentir, puis à manipuler.
A prévoir le hasard ou au moins en partie.
A rejouer au poker.
A détrousser les gens.
Retour au casino.
Une étape est franchie et il a progressé.
Quand se rendra t-il compte que pas plus qu'avant il n'a vraiment de but ?
Qu'il laisse à nouveau son destin au hasard ?
Qu'il ne le contrôle pas ?
Jusqu'à quand sera-il manipulé ?