Entre chiens et loups...

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Aucun des Abraham Grant recensés sur les photos desquels Erik avait réussi à mettre la main ne correspondait à son mystérieux inconnu. Sa culture générale en ressortit néanmoins grandie, non seulement en matière de chanson ukrainienne underground mais également à propos le Lions Club. L'internet est chose bien pratique.

La suite était donc le coup de téléphone à McMara Senior. Le vieil homme possédait ce manque d'assurance qu'on trouve chez les personnes âgés -et qui avait permis à Erik de monter ses escroquerie- mais avait gardé toute sa tête. Il lui apprit qu'il était en contact régulier avec son fils Seamus et sa fille Debbie et qu'il avait en effet quelques amis dans le quartier.
Erik savait inspirer confiance aux gens (même si le téléphone n'était pas le medium idéal pour cela) et il put obtenir quelques détails : son entrepreneur de fils lui rendait visite environ tous les 15 jours, le week-end et, bien que, le père en était fier, la maison lui appartînt en propre, toutes traites payées, et que sa retraite lui assurât un revenu suffisant pour vivre convenablement sans tous les machins technologiques qu'il y avait de nos jours (mon brave monsieur), le fils veillait à ce qu'il ne manquât de rien. Il avait pourvu en télévision satellite-internet-téléchargement illimité; une bonne à tout faire originaire de l'Oregon venait tous les 2 jours, et la maison était équipée en anti-vol, caméra de sécurité dernier cri, coffre-fort destiné à protéger les économies du respectable octogénaire (et qui, fort ironiquement, n'avaient servi à rien nota le jeune homme non sans une certaine satisfaction carnassière). Ajoutons au tableau la présence d'un solide berger allemand -Erik s'en souvenait, il n'avait pas aimé. Il aboyait trop fort. Et puis il était gros-, bien plus efficace selon son interlocuteur que tous ses machins et ces bidules-parfaitement-inutiles-de-toute-façon.

Ultimes informations glanées au hasard de la conversation : dans la force de son âge, Arthur McMara avait été artisan, maçon ou quelque chose dans ce goût-là. Et son fils avait lui-même des enfants (sans plus précisions).

Avant de partir sur place, est-ce que tu veux encore faire quelque chose ?

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Après avoir passé quelques coups de fil pour assurer sa crédibilité dans le quartier au cas où "Grant" se douterait de sa démarche, Erik rentra chez lui et se plongea dans ses réflexions.

Comment faire ? Il ne connaissait pas le nom de cette bonne, mais ça pourrait être vraiment utile de voir si elle avait une famille. Les femmes célibataires, il n'y a que ça de vrai pour avoir des informations... La sécurité, c'est un peu trop gros pour le coup. Si c'est un système à lui, son fils a dû demander à l'agence de sécurité et pas moyen d'avoir d'infos de ce côté, c'est un peu trop gros pour moi.
Seamus McMara hein ? Lui, je peux avoir quelques infos, regarder des photos... Les entreprises ont souvent un ensemble de photos des soirées qu'ils font ou autres trucs dans ce goût là. Je vais aller voir dans cette branche là. J'espère que je suis pas tombé au milieu d'un groupement de francs-maçons, il manquerait plus que ça. Après tout, ils sont super louches ces gens quand même...

Bon, destin, c'est le moment de m'aider là. Tu veux pas me donner un coup de pouce ? Sérieux, si tu m'aides, je pourrais faire de grandes choses ! Genre une toute petite aide ?

Après un long soupir et une contemplation béate du plafond, Erik se releva brusquement et quitta son air d'adolescent amorphe attardé pour se bouger sur sa chaise de bureau. Malgré l'effort colossal, il réussit néanmoins à allumer l'ordinateur et à commencer ses recherches. Numéro de la fille dans l'idéal (annuaire, ça se fait non ?), au pire numéro de travail du fils, plus facile. Les photos de l'entreprise et comme toujours toutes les photos éventuellement affiliées à Seamus McMara dans les coupures de presse pour réussir à retrouver ce mystérieux "M. Grant".

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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'D10' : 1

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

La soirée fut productive pour le petit génie. Non seulement il réussit à puiser en lui l'énergie d'allumer son ordinateur, mais il parvint en plus à trouver ce qu'il cherchait; à savoir : le numéro de la fille McMara (résidant à Boston), celui, professionnel, du fils (la chose fut aisée, un PDG d'entreprise doit pouvoir être contacté) et même des photos de lui en diverses occasions. Des Seamus McMara en veux tu en voilà (merci les 4 succès sur le jet de recherches ^^).
Seamus McMara sur son site, en costume brun, de trois-quart, les cheveux sombres, coupés courts et grisonnant sur ses tempes dégarnies, le sourire brillant et décidé, arborant l'air confiant, avenant même, du jeune (mais plus trop) chef d'entreprise volontaire qui sait ce qui est bon pour lui, ses proches, ses clients, son entreprise, son pays et une petite partie du reste du monde si on lui demandait son avis.
Seamus McMara élu entrepreneur de l'année 2040 de New Haven. Seamus McMara dans un gala de charité (en l'occurrence, le Club des Anciens Delta Omega de l'Université Saint Paul).
Seamus McMara à une sorte d'inauguration (ou quelque chose du même acabit, non loin d'un gros monsieur très sérieux faisant un discours entouré de caméra et de photographe).
Seamus McMara souriant au photographe jusqu'à s'en faire sauter la mâchoire, et serrant à la main d'un quelconque candidat à une quelconque élections.

Là !

Erik -grâce à une attention inentamée malgré des heures passées sur internet à fatiguer ses petits yeux et son cerveaux- repéra dans un coin de la photo son MMG ("Mysterieux Mister Grant"). Il se tenait, debout lui aussi, entouré d'autres gens, derrière Seamus McMara et le candidat, avec l'air placide et vaguement satisfait qu'il est bon ton d'arborer dans ce genre de cérémonie.

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Mouahahahahahahaha !!!!! Enfin ! Gottcha !!!

La fatigue n'aidait pas beaucoup et le pauvre Erik en devenait un tantinet hystérique. Mais cette photo, il l'avait ! Il lui fallait absolument avoir plus de détails. Il commença par regarder la légende de l'image et nota les personnes présentes. Au moins l'une d'elles pourrait le renseigner, et si possible quelqu'un avec le moins de rapports possibles avec McMara...
Enfin, cela pouvait attendre le lendemain. Il éteignit son pc, complètement vanné mais satisfait de sa réussite et s'allongea sur son lit après s'être changé. En fermant les yeux, des images internet dansèrent derrière ses paupières. Il était vraiment temps de dormir...

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Il s'agissait d'une photo prise à l'occasion de la campagne de Richard O'Gehry qui briguait le poste de conseiller municipal pour le 14ème district de la ville (à côté du port et des entrepôts) en 2042. Elle illustrait un entrefilet d'un canard local, sans apporter tellement plus de précisions sur les autres personnes présentes sur la photo. Le sujet était avant tout McMara et O'Gehry, celui-là supportant celui-ci. L'article mentionnait que O'Gehry était un fervent partisan de la liberté d'entreprendre et qu'il comptait bien défendre les PME de la ville en général (voire même de son district en particulier, c'était sous-entendu). Il était donné gagnant et, Erik put l'apprendre aisément, il avait effectivement gagné.

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Erik se réveilla tard le lendemain matin. Sa nuit avait été particulièrement reposante et c'était agréable de s'arrêter sur une victoire, aussi infime soit-elle. Un copieux petit déjeuner et un long moment dans la salle de bain plus tard, il nota dans un petit carnet les numéros qui l'intéressaient, il avait des choses à faire aujourd'hui...

Il commença par appeler M. McMara.

Bonjour M. McMara ! Je m'appelle Anthony Lennings et je suis étudiant en journalisme. Je vous téléphone parce que je dois faire un dossier sur la campagne de M. O'Gehry de 2042 et sur ce que la presse a publié autour. On m'a demandé de bien documenter les photos et je ne trouve pas l'identité de toutes les personnes sur la photographie où vous lui serrez la main, disponible sur internet à cette adresse... Est-ce que vous pourriez me renseigner s'il vous plaît ?

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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'D10' : 2

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Le charme naturel du beau blond lui permit de passer la première barrière de la secrétaire et d'accéder à sa cible téléphonique. Il lui dévida son baratin journalistique et fut assez convainquant (lui sortant le nom d'une obscure école privée de journalisme par Internet) pour obtenir une réponse.

Euuh, et bien, cela commence à remonter vous savez et je suis très occupé, mais je vais voir ce que je peux faire pour vous aider. Voyons...

Dans le coin gauche, c'est le révérend Edmond Irving, à côté vous avez M. Dillon, un chef d'entreprise du district, ensuite c'est Thomas Sobotka, un syndicaliste. Ensuite je crois que c'est sa directrice de communication, euuuh, j'ai oublié son nom. Et ensuite (il arrivait à MMG) c'est son directeur de campagne, euuh, Nicolas Luccheze. Et encore après je crois que c'est un agent de sécurité. J'ai oublié son nom.

J'espère que cela vous sera utile. Bonne chance pour la suite, et si vous avez besoin de faire un portrait de chef d'entreprise remarquable, n'hésitez pas à me recontacter !

*Riant de sa boutade/appel du pied, Seamus McMara raccrocha. *

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Erik raccrocha le combiné avec un petit sourire satisfait. Même si c'était un nouveau faux nom, il se rapprochait du but. Et de toute façon, il est difficile de donner un faux nom dans un cadre si officiel...

Il rentra chez lui en sifflotant et en remerciant le destin pour sa chance, comme il avait l'habitude de le faire. A peine arrivé, il se précipita dans sa chambre et alluma son pc. Le temps du démarrage, il prit à peine le temps d'enlever manteau et chaussure et s'affala en attendant frénétiquement l'ouverture du browser internet...

Bon... Nicolas Luccheze... Voyons voir ça, monsieur le directeur de campagne... Voyons ce que l'on peut trouver sur vous...

Il fit craquer ses doigts et, avec un sourire carnassier, commença la dernière recherche qui pouvait l'intéresser avant de le contacter.

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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'D10' : 3, 2

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Nicholas Luccheze. L'homme était assez discret pour un homme versé en politique. Assez peu présent sur les réseaux sociaux, et très discret le cas échéant. Erik parvint néanmoins à récolter quelques données :

Né en Californie. Etudes à l'UCLA et à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Profession : Consultant.
A travaillé pour l'élection de 2042. Et auparavant pour Henry Ledun, député new-yorkais. Son père, Nicolas Lucchese Senior -disparu en mer le 23 mai 2030, quelques vieux articles nécrologiques de journaux locaux le mentionnaient-, aurait été commissaire à Los Angeles.

HRP : j'ai donné ce que trouve ton perso en gros sur le net. Si tu veux faire des investigations particulières (en craquant des sites ou que sais-je ^^) dis-le moi. De toute façon, c'est à toi !

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Erik soupira devant son pc.

Rien... Que faire ? Hacker des bases de données ? Obtenir son numéro de téléphone, sa messagerie personnelle ? Dangereux... En parler à papa ? Pas une bonne idée, même s'il pourrait sûrement me trouver des trucs sur internet... Mouais, je continue ce soir et peu importe ce que j'obtiens je le contacte cette nuit, de toute façon, je ne peux pas passer à côté d'une telle occasion, il m'intéresse trop.

Le jeune homme rédigea sa réponse puis s'attela à chercher de nouvelles informations.

Bonjour monsieur Luccheze.

J'ai bien réfléchi à votre proposition et j'aimerais en discuter plus en avant avec vous, sachez que je suis fortement intéressé par ce que vous faites, et j'aimerais bien participer à cela.

Je suis disponible à une heure qui vous conviendra pour un rendez-vous.

Andrew Liebermann

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

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'D10' : 4, 4, 9, 8, 5, 6

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Tu n'arrives pas vraiment à hacker son mail.

Sa réponse te parvient quelques heures après ton message :

Bonjour M. Svenson.

Heureux d'avoir de vos nouvelles. Que diriez-vous de lundi prochain, 17h, à Lighthouse Park ? Je vous attendrais sur un banc, à côté du Phare.

Bien à vous.

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Erik sourit en voyant la réponse. Il était évident que l'autre connaissait son nom depuis le début, avoir trouvé la réciproque lui permettait de rattraper son retard. Sa réponse fut concise.

J'y serais.

E. Svenson

Erik se forçat à retourner à l'école pour donner l'illusion, sa "maladie" étant passée. Il continuat tout de même à faire quelques recherches infructueuses et c'est un peu nerveux mais apparemment décontracté qu'il arrivat le lundi avec 5 minutes d'avance au rendez-vous.

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Lundi, à Lighthouse Park, naguère soigneusement taillé, entretenu, surveillé, avec des petites routes de goudrons rutilantes, des pelouses à la tonte mathématique.
Lighthouse Park, maintenant vaste étendue végétale, immense domaine en friche, îlot sauvage de la nature abandonnée;
Lighthouse Park en automne, inquiétante végétation, branches sépulcrales dans le jour finissant,
Lighthouse Park, sur cette côte américaine, feuillages flamboyants,
Lighthouse Park, et ses touffes d'herbe furieuses qui explosent et jaillissent sur les terriers des renards et des fouines, Lighthouse Park, abondante, conquérante luxuriance qui recouvre tout, les kiosques en ruines et les balustrades de rouilles; Lighthouse Park, et ses falaises sonores de fracas de vagues, ses vues sur la mer, les lumières changeantes des nuages roulant.

Le vieux phare était toujours en activité, mais son apparence était à l'aune de son environnement, victime sacrifié sur l'autel des réductions budgétaires, pudiquement caché, à l'origine, derrière un programme de jachère destinée à revaloriser le patrimoine écologique de la région. On avait oublié le programme, l'abandon était resté et le phare l'avait rejoint.

MMG/ Nicolas Lucchese se trouvait sur le banc posé à dix mètre de celui-ci lorsque Erik arriva. Il regardait la mer s'agiter doucement dans la lueur déjà sombre de cinq heure. Il ne bougea pas à l'approche du jeune homme, fit de la place sur le banc en retirant son attaché-case, le salua sans cesser de contempler la mer.

Bonjour M. Svenson.

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Erik s'assied à la place de l'attaché-case, acceptant l'invitation implicite. Après avoir fixé l'homme quelques secondes à la dérobée, il se met à contempler la mer à son tour.

Putain... Ce que c'est inintéressant de regarder cette étendue complètement vide... J'espère qu'il ne va pas me faire son discours sur la beauté de la mer à la vieux film de série B !

Bonjour M. Luccheze.

Après quelques secondes, il se tourne vers lui et continue.

Comme je vous ai dit, votre proposition m'intéresse et c'est pour cela que je suis ici. J'aimerais savoir ce que j'ai exactement à y gagner. En étant moins... vague.

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

*Un léger soupire, l'homme tapote son attaché-case, davantage par tic que dans un but particulier.*

Cela va dépendre de vous en grande partie, M. Svenson. Jusqu'où êtes-vous prêts à aller ?

Nous pourrions vous donner des "cibles" pour vos petites arnaques, avec dossier complet et support logistique : informaticiens de bons niveaux, loueur de voitures, voire même faire-valoir si vous pensez en avoir besoin.
Il y a par exemple une retraité particulièrement riche entre ici et Providence qui n'attend que de recevoir une petite visite. Vous empocherez 70% des bénéfices. Les 30% restant nous permettront de...couvrir nos frais.

Ou alors faux sites, escroquerie informatique à grande échelle, escroquerie à l'interface. Mais cela nécessite des compétences techniques...Que nous pourrions vous donner.

Vous pouvez aussi vous diversifier.
Vous vous êtes intéressés à la bourse ? Je suis sûr que vous pourriez y faire merveille. Il est toujours étonnant de voir à quel point les gens y sont crédules, et à quel point cela rapporte.

D'autres activités sont envisageables. Plus rémunératrices, plus gratifiantes... mais bien sûr, cela implique plus de danger.

*L'étranger tourne la tête pour regarder son interlocuteur.*

Plus de défi.

Que pensez-vous du chantage par exemple, si nous appelons un chat un chat ? Acquérir la toute-puissance sur une personne, la regarder se débattre dans une toile que vous aurez concocté avec toute votre intelligence sur l'écheveau de ses propres vices, pour la voir se résigner enfin et devenir votre parfait obligé ? Gagner la confiance, tromper, apprendre les secrets et s'en servir ensuite. Vous avez toutes les capacités pour devenir un maître à ce jeu-là.
Nous pourrons vous mettre en contact avec les bonnes personnes, vous donnez les renseignements dont vous aurez besoin, et vous n'aurez plus qu'à déployer tout votre charme pour affirmer votre puissance.

*Un instant de pause. Nouveau sujet.*

Dîtes-moi, vous voulez intégrer la League ? Dans quel but, pour apprendre quel métier ?

Messages : 104 Date d'inscription : 29/09/2010

Erik rigole doucement.

Que de questions ! Laissez moi donc mettre tout ça en ordre que je réponde à tout.

Il regarde quelques secondes la mer en réfléchissant au plus vite et se compose l'attitude confiante que l'autre attend.

Déjà, pourquoi la League ? Je vise l'excellence M. Luccheze. Je ne me contenterai pas de quoi que ce soit de seconde zone. Et c'est le métier d'avocat qui m'intéresse le plus. Je trouve ça fascinant de voir à quel point il est possible de dédouaner quelqu'un qui a commis des atrocités simplement en jouant bien sur les mots et sur les jurés...

Il s'arrête quelques secondes puis reprend.

Pour ce qui m'intéresse ensuite... Disons que l'arnaque en ligne est quelque chose de gentil, mais elle manque de contact et ce n'est pas très excitant intellectuellement. Disons que je ne suis pas fait pour le... travail à la chaîne.

L'homme continue à écouter, placide. Etrangement, il semble presque s'ennuyer.

Putain dis le tout de suite si je te fais chier connard ! C'est toi qui m'a abordé ![/i]

En tout cas, si je coopère avec vous, il est certain que ce n'est pas pour faire ce que je faisais déjà avant. Ni pour gagner autant. 70% me paraît peu, mais sait-on jamais ! Ce serait 70% de quel genre de montant d'après vous ? Si je m'intéresse aux derniers cas que vous avez cité...

Je vois. Les montants, dans ce cas, cela devrait avoisiner les 50 000 dollars. Peut-être le double. Si vous voulez être avocat, je pourrais peut-être vous proposer un stage dans le cabinet d'un ami. Vous apprendriez beaucoup, c'est certain, tout en pouvant continuer à vous faire... de l'argent de poche. Un cabinet d'avocat est un nid à opportunité, pour faire de nombreuses affaires notamment.

Erik réfléchit, pensif.

Vous avez l'air d'avoir le bras vraiment long, M. Luccheze. C'est vraiment intéressant de voir que je n'ai jamais entendu parler de vous. Quel est votre travail exactement ?

Luccheze semble toiser un instant le jeune homme avant de répondre.

Je m'occupe de représenter les intérêts de certaines personnes, et on me récompense bien pour cela. Et je m'occupe de mener comme il se doit certaines affaires. Des gens comme moi, vous savez, il y en a beaucoup. Avocats, hommes d'affaires, hommes politiques... Rien qu'à New-Haven, cela ne manque pas. C'est juste un... autre univers.

Le jeune homme esquisse un mince sourire.

Univers qui me semble très intéressant. Je suis plutôt curieux de voir où tout cela peut me mener, je dois vous avouer, même si j'ai l'impression que le risque encouru est grand, que ce soit pour moi ou pour mon père. Vous avez sûrement checké mon passé et savez plus de choses que moi sur moi-même avant de me faire une telle offre non ? Ca me paraît tout naturel donc de vous demander quels sont les risques.

Les risques ? Cela dépend de jusqu'où vous vous engagerez. Dans ce genre de milieu, on se fait des ennemis, c'est une évidence. Leur nombre et leur puissance... Tout ça est proportionnelle à vos propres actions en général. Vous jouez au poker M. Svenson ?

Pas spécialement non. Je n'ai jamais trouvé de partenaire intéressant... Vous savez, les gens de mon âge ne sont pas de très bons menteurs et n'étant pas majeur, je ne prends pas le risque d'aller dans un casino. Donc l'intérêt est restreint... Mais je fais confiance en la chance, il suffit de négocier avec elle. Et c'est pour cela que je ne compte pas spécialement m'imposer une limite... basse. Néanmoins, je ne parlais pas des risques venant de mes cibles potentielles, mais de vous, M. Luccheze.

Cette fois l'intéressé découvre une mince rangée de dents en un sourire qu'Erik est tenté de qualifier d'un peu inquiétant -bien que dépourvu de toute volonté d'intimidation. Le bonhomme ne doit simplement pas sourire souvent, et pas pour les mêmes raisons que le commun des mortels.

Si vous ne cherchez pas à me doubler, vous ne risquez absolument rien de moi M. Svenson. Je viens vous voir pour vous proposer mon aide, aide dont j'espère bien recevoir des dividendes engendrées par une fructueuse association. Si vous venez à décevoir mes espoirs concernant votre potentiel, je ne pourrais que m'en prendre à moi-même. Mais je ne m'inquiète guère pour cela. Si en revanche, vous venez à décevoir mes espoirs en essayant de me tromper, alors là oui, ce n'est pas à moi que je m'en prendrais, bien évidemment. Mais vous êtes un garçon intelligent. Aussi je ne pense pas avoir à m'inquiéter à ce sujet non plus.

Je ne parlais que de l'éventualité d'un échec de ma part, bien entendu. Dans tous les cas, vous en savez beaucoup plus, je l'espère, que quiconque je pourrais aborder. Mes cibles ne savent jamais rien de moi, je n'ai aucun intérêt à essayer de vous doubler.

Tout à fait. Un échec de bonne foi n'est pas un drame. Il faut bien apprendre. Au bout d'un moment, peut-être que nous vous confierons des missions qui ne devront pas, en aucun cas, échouer. Mais alors vous aurez les outils pour que tout se passe bien. Je pense que vous devez sincèrement plus redouter le danger que représenterons vos cibles, que le mien, car tout votre talent devra véritablement être dirigé contre elles.

Cause toujours, je ne te ferai jamais confiance mec...

Ce sera le cas. De toute façon, on ne peut bien travailler que dans une confiance mutuelle. Non aveugle, bien entendu. Je ne mettrai pas d'énergie là où c'est inutile, mais je pense que vous m'avez un minimum cerné pour savoir que je ferai les choses bien.

Votre perfectionnisme fait en effet partie de vos qualités. Bien, par où voudriez-vous commencer alors ? Un stage ? Du terrain ?

Disons que je suis toujours lycéen et même si je ne me soucie en aucun cas du bac qui n'est qu'une formalité, il va me falloir dans un premier temps régler quelques formalités avec mon lycée pour prendre les cours à distance et avec mon père pour lui faire accepter ma décision, mais ça ne devrait pas être un grand souci. Si le terrain me semble le plus alléchant, le stage passera beaucoup mieux auprès de lui dans un premier temps pour expliquer mon départ de l'école. Je pourrais néanmoins commencer à me renseigner sur les dossiers que vous voudriez que j'aborde. Le terrain n'arrive qu'après plusieurs semaines de préparatifs après tout.

Vous pourriez faire votre stage sous la forme de cours du soir, au moins pour commencer si vous le désirez. D'autant plus que votre statut posera des problèmes juridique pour faire de vous un stagiaire "officiel". Vous pouvez y consacrer vos journées bien sûr, mais pour l'administration, je crains que cela ne puisse être reconnu. J'espère que cela ne posera pas de problème à votre père. Je pourrais aller le voir pour vous soutenir si cela peut vous être utile.

Erik a un léger rire.

Mon père ne posera aucun problème. Je lui dirais simplement que j'ai décidé de ne pas suivre la voie que l'école me traçait directement pour faire ce qui me plaît au plus vite. Il me dira qu'il est fier que je ne sois pas un mouton endoctriné et retournera bidouiller sa moto et programmer des trucs abscons.

Bien, tout est donc parfait. Vous pouvez me contacter à tout moment pour me dire quand vous êtes prêt à commencer, je vous donnerais alors l'adresse du cabinet et le préviendrais de votre arrivée. Avez-vous des questions ?

Erik réfléchit un peu.

Les travaux que je ferais pour vous seront basés sur la confiance pour le paiement ou va-t-on s'arranger pour que je travaille pour une société écran ou toute autre combine de ce genre ? Y aura-t-il un contrat ?

Nous pourrons faire un contrat, mais dont le principal but sera de justifié vos présences et activités, ainsi qu'une petite part de vos revenus, mais cela restera modeste. Votre minorité empêche hélas de faire les choses parfaitement. La majeure partie de vos revenus s'il y en a devront être vraisemblablement trafiqué et ne pourront faire l'objet d'un contrat. La confiance sera nécessaire, mais comme je l'ai dit, vous êtes un investissement sur le long terme. Nous serions bien stupide d'essayer de vous flouer pour quelques pauvres milliers de dollars.

Erik sourit.

Je n'ai aucun souci à ce qu'il n'y ait pas de contrat, c'est juste que je m'intéresse pas mal aux lois en général et à leur application. Et je me demandais dans quelle mesure je serais affilié à vous.

Il semble réfléchir à nouveau.

A quel point les activités que je ferais pour vous seront chronophages ? Entendons nous bien là-dessus, je me fiche totalement des gens de mon lycée et je ne vous demande pas de vacances ou autres, cela ne m'intéresse pas. Mais disons que j'ai un minimum à donner comme image.

Cela dépendra de votre investissement et des besoins. Au moins au début, cela n'excédera pas quelques heures par jours en fonction de ce que vous voudrez bien donner. Une fois que vous aurez du travail... Eh bien, il pourrait vous être demandé de passer des journées entières sur un dossier, c'est possible, mais sur de très courtes périodes. Peut-être un, deux ou trois jours de travail très intensif, une semaine intensive suivie généralement d'une accalmie. En politique comme en droit, il peut y avoir beaucoup de travail et des poussées d'adrénaline, mais cela ne fera que vous entraîner pour votre avenir.

Cela me convient tout à fait. Il faudra juste que je pense à toujours avoir un ou deux mois d'avance sur le programme scolaire quand je serais dans la League... Ca ne m'a pas vraiment l'air infaisable.

Il reste silencieux de nouveau dans sa réflexion, à la recherche de nouvelles questions.

L'homme ne peut réprimer un bref, très bref et très léger rire.

Non, bien sûr.

Erik sourit.

Je n'ai pas d'autres questions je pense.

Il se lève.

Je pense qu'une semaine sera suffisante pour mettre en ordre ma scolarité et ma vie privée afin de pouvoir m'atteler au stage et pour travailler ce que vous jugerez nécessaire. Si vous pensez que j'ai besoin de compétences particulières qui me manquent, n'hésitez pas à me le signaler, cela m'occupera mieux que me faire des intégrales de philosophes nébuleux.

Un signe de tête, une main qui se tend mollement.

Voilà qui est parfait, j'attends donc de vos nouvelles.

Erik serre la main, un peu agacé sans le montrer par le côté apathique de l'homme.

Je ferais au plus vite. Pour partir sur une nouvelle base, il ne faut pas faire traîner les choses. Bonne soirée M. Luccheze.

Bonne soirée M. Svenson.

Admin Messages : 265 Date d'inscription : 17/09/2010

Une semaine plus tard, Erik entra donc dans le cabinet d'avocat Cody & Gillam, sis au 3ème étage d'un immeuble cossu du centre-ville.Il y fut reçu par Joseph Cody, homme énergique, large sourire détartré, chevelure grisonnante coupée avec soin et physiques dénotant d'aussi longues que régulières heures de footing et de musculation. Il s'habillait de costume Golccha & Cabane, fleurait le déodorant et venait tous les matins au travail à vélo. Amical avec le jeune homme, il l'installa dans une pièce faisant office de petit salon de réception, de repos et de rangement à archive. Le personnel se composait d'une jeune secrétaire amérindienne peu bavarde et d'un jeune avocat assistant les patrons. Arthur Gillam semblait être aux abonnées absent. On expliqua à Erik qu'il était souvent en voyage d'affaires et ne revenait que rarement au bureau. Il gérait tout à distance avec M. Cody.

Les premiers jours, on lui donna des dossiers à ranger, des clients à introduire et, à la fin, de la journée, des dossiers qu'il devait analyser pour en faire des études de cas. Erik fut surpris par la technicité de la chose. Lorsqu'il en fit le rapport le lendemain, il fut encore plus surpris de constater le nombre de subtilité qu'il avait oubliées ou totalement négligées. Joseph Cody cacha sa déception en lui rendant les papiers avec une franche tape dans le dos et en lui assurant qu'il fallait bien apprendre. Les jours se succédèrent avec accueil des clients, formalités de secrétariat -"pour t'habituer avec les paperasses de juristes"- et dossiers à étudier chez soi.
A la fin de la première semaine, Erik constata déjà qu'il ne faisait plus les erreurs de base.

Le travail journalier n'avait rien de palpitant, mais Cody trouvait toujours quelques minutes à lui accorder pour lui parler de certains points de droits ou discuter avec lui de quelques affaires tout à fait banales qu'il devait traiter. Erik fut étonné de voir que le cabinet avait pour client plusieurs jeunes noirs ou latinos venant, de toute évidence, de Behind the Hill, le quartier pauvre et mal famé où il n'avait pour ainsi dire jamais mis les pieds. Un jour -c'était un mardi- il vit même défiler un adolescent qui le toisa du haut de ses énormes chaînes en or massif et fut reçu avec un peu plus de déférence que la normale par le Maître.

La suite de notre récit nous conduit une dizaine de jours après l'entrée d'Erik au sein du Cabinet. Il était 20h, Erik terminait un travail d'archivage d'un ennui absolu lorsque la secrétaire entrouvrit la porte en expliquant qu'il y avait là un visiteur qui devait voir M. Cody, lequel lui avait dit de patienter dans le petit salon. Ce sur quoi elle s'effaça devant un homme noir, d'une trentaine (une quarantaine ?) d'année, au regard doux et à la barbe finement taillée. Il portait un costume classique mais élégant, avait les cheveux coupés courts et de longues mains très fines. Mais tout cela n'est que détail. Erik fut foudroyé par ce qui se dégageait de ce parfait inconnu qui posait ses yeux sur lui en entrant dans la pièce. Il émanait de sa simple démarche, de son port aristocratique une puissance magnétique telle que Erik n'en avait jamais connue. Il dégageait une impression d'assurance tranquille et parfaitement maîtrisée, non cette fausse assurance qui camoufle l'arrogance, mais celle de la maturité et de l'expérience, celle de la sérénité.

L'homme tendit la main à Erik en lui adressant un sourire.

Bonjour jeune homme. Vous êtes le nouvel assistant de Maître Cody ? Geoffroy Rendall, enchanté de faire votre connaissance.