Fears and loathing in New Haven

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#1 'D10' : 10, 8, 3, 5

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#2 'D10' : 2, 2, 7, 9, 5, 4

Erden :

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#1 'D10' : 3, 10, 1, 3

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#2 'D10' : 7, 7, 10, 9, 5, 8

Today will be just a perfect day... Ça faisait un moment qu'Angeline n'avait contacté Marion.
Là résidait un des rares avantages de ce prénom ridicule. Angeline pouvait le fréquenter en toute discrétion. Aucun de ses amants aussi riches que successifs ne l'en avait jamais empêché. Marion n'était qu'une de ses amies, invitée parfois à l'une de ses "soirées filles".
Angeline, Angeline, my belle Angeline*
Une des rares personnes qui ne payait aucun de ses services. Chacun y trouvait son avantage. Une amie en somme. Oui, on devait pouvoir les considérer comme des amis.

13h : Le réveil sonne.
13h01 : Le réveil sonne derechef. Pas question de rater le rendez-vous
13h12 : La douzième sera la bonne. Un peu bougon, il se lève.
Une bonne douche, froide, il faut bien ça.
Un jean délavé moulant les chevilles. Entre autre. Relevé par une belle ceinture de cuir mauve dont la boucle noire - Scorpio Black, Armani - n'est qu'un rappel de ses bottines, de sa boucle d'oreille et de sa chevelure.
D'ailleurs, lorsqu'il passe sa main dans ses cheveux pour réajuster cette subtile touche de gel, ses reflets ébènes luisent dans sa chevalière d'or blanc, assortie à sa plus belle chaine, la grosse, avec une dent de requin incrustée dans sa plaque néo-militaire de gypse strié.
Une large chemise blanche. Trois boutons savamment ouverts, là, juste sous le col.
Une dose, légère mais présente de "Le Gentleman Viril", by D&G.
Des Ray Ban aviateur.

Come on, baby. Say hello to daddy.
...
N'aurais-je pas oublié le hollywood menthe ?
Btw.

Lorsqu'il arrivait aux portail de l'immense propriété de la belle rentière, Angeline C.Falkeny larvait près de sa piscine, plongée dans le dernier Houellebecq. La Carte et le Territoire, Flammarion, 2010. Paru peu avant que le célèbre auteur français, enfin couronné de succès dans son pays, ne trouve la mort dans sa baignoire, victime d'une "attaque cardiaque". Et signe s'il en est des ascendance de mademoiselle*, qui se plaisait à lire les œuvres dans Bernard Henry Levy ou d'Aragon en version originale. Ce dernier était en revanche parfois difficile à comprendre, avouait-elle parfois.

* * * * * *

Je me gare. Un peu à l'écart. Les Mustangs, ici, ça fait mauvais genre. J'entre. Personne dans le salon. Apparemment, pas grand monde au rez de chaussée. En général, elle n'attend pas dans la chambre. Elle est seule : Pas de tennis.
Piscine.

Piscine.
Sur un transat, de profil, se fait sécher au soleil. Le nez dans un bouquin. Sans doute un de ces damnés intellectuels français. J'observe un instant le grain satiné de sa peau luisante, mis en valeur par l'échancrure de son bikini pourpre à ...
Faudrait peut-être que j'y aille.
En même temps, elle ne me voit pas.
Je ne vais quand même pas m'incruster comme ça, là, pouf. Je la dérangerais.
Mais elle m'attend. Et c'est toujours comme ça.
Elle doit savoir que je ne vais pas tarder.
Si ça se trouve, elle sait même que je suis là.
Mais peut-être que ça lui plait que je reste comme ça.
C'est plutôt super romantique de rester là, à observer de loin la belle endormie*
ARH !
Bon, Vamos ! (ouais babe, c'est mon côté latino qui ressort.)

Heeeey ! Salut pouleeeette ! Ça farteanh ?
*Smack* *Smack*

Arcbouté sur une jambe semi-fléchie, les pouces derrière la ceinture, mon regard se fait ténébreux alors que, achevant tout juste une rotation sur elle même, ma tête se baisse vers ses yeux azurs

Dis-moi-*ah*, c'est quoi ce que tu lis ? Ça a l'air ... Super intéressant. C'est-moi-ou-il-fait-très-chaud-ici ? C'est français c'est ça ? Houell...Becq. Ouais, j'en ai lu un, il y a trois ans. [Got it, babay ! I read in your soul]
...
Oh moi, tu sais, les titres... Là, en ce moment, je suis sur le "Traité sur le spiritisme cajun et ses implications dans le néo-chamanisme de l'inconscient".
...
Ouais, non, ça se lit plutôt bien. Ouaiis. Bon, dis-moi bichette, ça faisait un bail.
...
Ouais, je sais, Brandon est un peu jaloux, ouais. Enfin trois semaines... Tu sais que tu me manquais, ma belle* ?
...
Ce n'est rien. Tu sais ... A qui ne manques-tu pas ?

Le silence se gène, doux et fin comme le pétale de rose sous la buée du matin. Je m'agenouille près d'elle. Mais ne vais pas plus loin. Pas encore.
J'attends quelques courtes secondes qui, dans ses yeux qui s'entrouvrent, paraissent infinies.

Ma paume, lente se glisse à ses cheveux. Et les effleure à peine.

Alors, dites-moi mademoiselle*, que puis-je faire pour votre service* ?
Ton avenir est-il si incertain que tu me fasses venir si tôt ?


*In French in the text